À 25 ans, Milan Prat incarne la nouvelle génération de la boxe française. Talent brut, détermination sans faille et regard franc, le super-welter originaire de Drancy a rapidement gravi les échelons jusqu’à devenir champion de France, champion d’Europe EBU et champion WBO Global. Mais derrière les titres, c’est une histoire de sacrifices, de rigueur, de chutes... et de rebonds.
Une trajectoire forgée par le sacrifice
Formé à la dure, Milan a très tôt compris que le talent seul ne suffisait pas. S’il s’entraîne souvent à l’étranger, notamment aux États-Unis, c’est pour s’extraire de sa zone de confort. Là-bas, pas de distractions : juste la salle, la maison et la sueur.
« Si tu fais trois mois aux USA et que tu ne progresses pas, c’est que ce sport n’est pas fait pour toi », lâche-t-il, lucide.
Cette rigueur, il l’a appliquée dès ses débuts. De ses premiers pas en amateur à ses préparations professionnelles, chaque étape a été construite avec méthode. Il se rappelle de ses premiers combats comme d’un choc formateur, où une simple hémorragie nasale lui a appris la dureté du ring.
La chute qui bouscule, le retour qui rassure
Tout s’enchaîne vite dans la carrière de Prat : onze combats en dix-huit mois, un palmarès propre, des titres en cascade. Mais en novembre 2023, l’invincibilité tombe. Une mauvaise gestion du poids, une préparation bâclée… et la sanction est immédiate.
« Sept séances de sudation en une matinée, j’étais sonné dès le premier round », avoue-t-il.
Pas question de s’apitoyer. Il revient plus fort, plus lucide, et décroche la ceinture WBO Global fin 2024.
« Je ne cherche plus le coup dur, je boxe intelligemment », confie celui que la FFB a surnommé “le nouveau Milan Prat”.
L'obsession du sommet
Pour Milan, la route est tracée : devenir champion du monde avant ses 30 ans. Son mantra ? « Be phenomenal or be forgotten. » Il ne rêve pas, il vise. Fundora, Madrimov, Crawford : ce sont les noms qu’il veut croiser. Et surtout, un lieu mythique : le Madison Square Garden.
Mais pour y parvenir, tout doit être maîtrisé. Le cutting, notamment, est une obsession. Il sait que la moindre erreur sur la balance peut lui coûter une victoire… ou pire.
Une équipe solide, une identité affirmée
Derrière chaque champion se cache une équipe. La sienne, il ne l’a jamais quittée : Cheick Kassa, Mohamed son cutman, et depuis peu, Bobby Benton, coach américain reconnu. Un renfort stratégique, sans renier ses racines.
Dans la vie comme sur le ring, Milan ne fait pas semblant. Il aime gagner, il assume ses provocations.
« Dans un combat, je respecte toujours mon adversaire, mais si je gagne, je chambre. »
Le dernier mot au combattant
Il le dit sans détour : « Être deuxième ne compte pas. Soit tu laisses une trace, soit on t’oublie. »
Avec son parcours déjà riche et son ambition intacte, Milan Prat ne veut pas simplement participer. Il veut marquer l’histoire. Et à chaque montée sur le ring, il s’en approche un peu plus.
Pour retrouver l’interview complète de Milan Prat, rendez-vous dans le numéro 453 du magazine Karaté Bushido.
Crédit Photo Julien Brondani