Pour la première fois dans l’histoire de la discipline, deux athlètes tricolores ont décroché simultanément une médaille d’argent mondiale lors des Mondiaux de wushu disputés à Brasilia entre le 31 août et le 7 septembre 2025. Nikson Michel s’est distingué en sanda, la version combat du wushu, en terminant deuxième chez les moins de 100 kg. Loan Drouard, lui, a conquis l’argent en taolu bâton, appelé aussi gunshu, une épreuve de formes où les concurrents sont jugés sur la maîtrise technique, la fluidité et la précision du maniement de l’arme.
Le wushu reste une discipline encore confidentielle en France. Héritée des arts martiaux chinois, elle se pratique dans deux grands registres. Le sanda est la partie affrontement : un sport de combat à plein contact où se combinent coups de poing, de pied, projections et balayages dans un cadre codifié. Le taolu, à l’inverse, est une démonstration technique et chorégraphiée, composée de mouvements codés qui exigent vitesse, équilibre et amplitude. Dans l’épreuve du gunshu, spécialité de Loan Drouard, l’athlète exécute une routine armée où chaque saut, chaque rotation et chaque geste de bâton est minutieusement évalué par un jury.
Loan Drouard s’était déjà fait remarquer en mars 2025 lors du Festival des Arts Martiaux à Paris, où il a présenté le wushu moderne accompagné de son maître Shi Miao Hai, attirant l’attention du grand public et des médias spécialisés.
Une réussite collective
La Fédération française des Arts énergétiques et martiaux chinois (FFAEMC) a présenté ces résultats comme l’aboutissement d’un travail collectif. En amont, une préparation de douze semaines avait été mise en place, pilotée par une cellule performance réunissant plusieurs entraîneurs et techniciens. La fédération inscrit ces performances dans la continuité du Projet de Performance Fédéral 2025–2029, validé par le ministère des Sports, qui ambitionne de structurer durablement le haut niveau en wushu. Le directeur technique national, Pierre-Yves Roquefere, a souligné l’investissement des entraîneurs, des clubs formateurs et des partenaires institutionnels, tous considérés comme acteurs de cette réussite.
Ce double podium illustre la progression de la filière française. Le fait de placer un athlète en sanda et un autre en taolu sur la scène mondiale est inédit et marque une étape importante : cela signifie que la France avance sur les deux versants du wushu, combat et formes, des univers complémentaires mais exigeants. Si la discipline reste dominée par la Chine, l’Iran ou encore certains pays d’Asie du Sud-Est, la performance de Nikson Michel et Loan Drouard montre qu’un travail structuré peut réduire l’écart et permettre d’exister dans la hiérarchie mondiale.
La suite ?
La prochaine échéance aura lieu en France. La fédération prépare le Championnat d’Europe 2026 à Lyon, un rendez-vous présenté comme déterminant pour capitaliser sur les acquis de Brasilia et poursuivre la montée en puissance devant le public français.
Crédit photo : Alexandre Martins