Il y a un an, Sean O’Malley trônait fièrement au sommet de la division bantamweight de l’UFC, ceinture à la taille, micro à la main, style unique, et une base de fans aussi bruyante que fidèle. Aujourd’hui, après une deuxième défaite consécutive face à Merab Dvalishvili, le constat est brutal : "Sugar" glisse lentement mais sûrement vers la sortie du cercle des prétendants.
Une revanche transformée en correction
L’UFC 316 devait être l’occasion pour O’Malley de rétablir l’équilibre. De prendre sa revanche sur le "Machine" géorgienne, et de montrer que son règne n’avait été interrompu que par un contretemps. Mais il n’en a rien été.
Comme lors du premier combat, Merab a imposé son rythme. Mais cette fois, il a étouffé O’Malley plus tôt, plus fort, plus efficacement. Moins d’espace, moins de recul, moins de solutions. Et surtout, une issue sans appel : une soumission au 3e round, étranglement arrière verrouillé, le champion n’a laissé aucune porte de sortie.
O’Malley, qui brillait par sa créativité debout et sa capacité à inverser les dynamiques, est apparu dépassé, comme vidé. Son arsenal offensif n’a jamais pu s’installer. Et son langage corporel disait tout : frustration, impuissance, usure.
Du sommet à l’incertitude
Ce revers est plus qu’une défaite. Il confirme un plafond, face à un style qu’O’Malley n’arrive pas à résoudre. Le contraste est cruel entre ses envolées spectaculaires (contre Aljamain Sterling ou Petr Yan) et ses limites exposées par Merab.
Il y a aussi la symbolique : deux défaites contre le même homme, dans des contextes différents, sans réelle progression. Ce n’est plus une question de soirée sans. C’est un mur qu’il ne parvient pas à franchir.
Et avec la montée en puissance de combattants comme Cory Sandhagen, Umar Nurmagomedov ou encore Ricky Simon, la place d’O’Malley parmi les "top 5" commence à se fissurer.
Un personnage sous pression
Mais chez O’Malley, le combat se joue aussi en dehors de la cage. Son image, si construite, si singulière, reposait sur une idée : celle d’un champion différent, flashy, imprévisible, mais efficace.
Aujourd’hui, cette image vacille. Les critiques se font plus acerbes. On lui reproche son manque de solutions au sol, son inaptitude à gérer la pression, voire son focus trop orienté sur sa marque personnelle, son podcast, ses looks… et plus assez sur le combat lui-même.
Que reste-t-il à sauver ?
La carrière d’O’Malley n’est pas terminée. Il reste jeune, populaire, dangereux contre certains profils, et bankable aux yeux de l’UFC. Mais cette défaite a changé son statut : il n’est plus le chasseur, il est devenu le battu. Et le temps presse s’il veut encore réécrire l’histoire.
Un retour est toujours possible, mais il devra se faire avec des ajustements profonds. Moins de mise en scène, plus de solutions concrètes. Moins de strass, plus de grind. S’il le veut.