Il n’était plus monté dans l’octogone depuis de longs mois. Certains commençaient à le voir décliner, à l’imaginer sur le déclin d’une carrière exceptionnelle. Ce samedi à l’UFC Atlanta, Kamaru Usman a remis les pendules à l’heure en s’imposant largement face à Joaquin Buckley, rappelant qu’il reste, à 38 ans, l’un des plus grands welters de l’histoire de l’UFC.
Le doute avant le combat
Le combat était attendu, non pas tant pour l’enjeu sportif, Buckley étant classé beaucoup plus bas que lui, mais surtout pour évaluer l’état d’Usman après une période compliquée. Ses deux défaites contre Leon Edwards, ses blessures, ses problèmes de genoux souvent évoqués par ses détracteurs : la machine nigériane semblait marquer le pas.
D’ailleurs, il n’a pas échappé aux piques dans les médias et les réseaux sociaux avant le combat. Usman, lui, n’a pas esquivé ces critiques et a répondu frontalement après sa victoire :
"Oh ses genoux, ses genoux. Eh bien, fermez-la. Je pourrais encore faire ce que j'ai toujours fait."
Une démonstration tactique
Dans la cage, Usman a déroulé un plan de match parfaitement exécuté. Joaquin Buckley, connu pour son explosivité et sa puissance de frappe, n’a jamais pu installer son striking. Dès le début, Usman a verrouillé la distance, neutralisé ses entrées, et utilisé sa lutte toujours aussi oppressante pour amener le combat au sol à plusieurs reprises.
Au fil des rounds, le contrôle du Nigérian s’est accentué. Chaque tentative de Buckley était immédiatement sanctionnée par des takedowns, du ground and pound et du contrôle positionnel. Victoire par décision unanime, sans appel.
Ce succès met fin à une série de trois combats sans victoire pour Usman et relance totalement sa dynamique au sein de la division.
Le "croque-mitaine" est toujours là
Une fois la victoire validée, Usman a envoyé un message très clair au reste de la division welterweight :
"Le reste de la division des poids welters, écoutez. J'ai été et je serai toujours le putain de croque-mitaine."
Un rappel sans ambiguïté : même s’il a quitté le trône des 70 kilos, il reste un problème pour n’importe quel adversaire dans la catégorie. Sa capacité à dicter le rythme et à éteindre le jeu de ses adversaires n’a pas disparu.
Des ambitions qui vont au-delà des welters
Mais Usman voit plus loin que sa simple division. Interrogé sur ses perspectives futures, il a lancé une proposition qui pourrait faire beaucoup parler si elle venait à se concrétiser :
"Soyons honnêtes, je suis le plus grand de la division... Si Islam (Makhachev) bat JDM, numéro 1 pound for pound. Qui ne paierait pas pour ça ?"
Usman vise clairement un potentiel super-fight contre Islam Makhachev, qui, lui, est en quête d’une victoire contre Jack Della Maddalena (JDM) pour potentiellement s’installer comme le numéro 1 pound for pound. Ce genre de combat croisé entre champions pourrait créer l’événement et représenter un challenge immense, à la fois sportivement et commercialement.
Un nouveau chapitre pour l'ancien roi
Avec cette victoire face à Buckley, Usman rappelle qu’il reste redoutable, même après avoir cédé son titre. Sa science du combat, sa gestion tactique et son physique impressionnant malgré les années laissent penser qu’il a encore de belles pages à écrire.
La question est désormais simple : jusqu’où veut-il aller ? Retourner chercher la ceinture welter ? S’offrir des super-fights hors de sa division ? Ou bâtir une fin de carrière de prestige face aux grands noms du roster UFC ?
Ce qui est sûr, c’est qu’Usman n’a pas encore dit son dernier mot. Et si certains avaient commencé à l’enterrer, il a prouvé à Atlanta qu’il est encore, et peut-être toujours le "croque-mitaine" des welters.