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Do Choob : La danse traditionnelle du bâton en Iran !

La danse traditionnelle Do Choob (jeu de bâtons) est l’une des formes les plus anciennes et les plus symboliques de l’art populaire iranien. Pratiquée dans les régions de Sistan, Baloutchistan et du Grand Khorasan, cette danse transcende la simple chorégraphie festive. Elle représente un héritage rituel, militaire et spirituel dont les origines remontent à plus de trois mille ans.

Une danse enracinée dans la culture de Sistan

Dans la région de Sistan, notamment à Zabol, la danse au bâton ou Choub Bazi est profondément ancrée dans la culture locale. Autrefois appelée simplement « danse », elle a évolué pour être reconnue comme un « jeu de bâton », mêlant symbolisme, croyances religieuses, pratiques défensives et rituels sociaux.

Les danseurs se déplacent en cercle, au rythme des tambours, en entrechoquant leurs bâtons courts. Le bois utilisé représente à la fois la joie et la défense, un symbole de guerre et de paix. Cet art est un écho de la bravoure des guerriers Sistaniens, tel que Rostam, le héros mythologique du Shahnameh.

Le jeu de bâton Sistani se décline en deux versions principales :

  • Le jeu à un bâton, où plusieurs danseurs forment un cercle.
  • Le jeu à deux bâtons, exécuté en duel par deux personnes.

Il existe aussi une distinction de genre :

  • La danse imprimée (ou de pas), réservée aux femmes.
  • La danse du bâton ou de l’épée, pratiquée par les hommes.

Une forme d’expression rituelle au Khorasan

Dans la région du Grand Khorasan, cette danse est connue sous le nom de Cho Bazi, avec des variantes locales comme le Farfare. Elle puise ses racines dans la danse de l’épée aryenne, mentionnée dans les fresques rupestres et dans les récits du Shahnameh.

À Khorasan, la danse symbolise le combat entre le bien et le mal (inspirée de la vision zoroastrienne du monde), avec des éléments comme :

  • Les vêtements blancs : symbole du bien.
  • L’épée et le bâton : symboles de lutte contre les forces du mal.
  • Le cercle de danse : symbole de la fertilité, de l’unité et du mouvement cosmique.

Ce type de danse allie aspects martiaux et spirituels, parfois comparés aux danses Sama des soufis, qui évoquent la rotation autour de l’axe de l’existence.

Une fonction sociale, artistique et défensive

Le Do Choob n’est pas seulement un art du spectacle : c’est une forme de langage symbolique. La musique, les rythmes, les gestes, les cris collectifs et l’interaction entre les danseurs expriment des émotions profondes – joie, unité, puissance. Elle a également été un exercice de préparation au combat, un entraînement communautaire au courage et à la coordination.

Aujourd’hui encore, cette danse est pratiquée lors des mariages, des fêtes religieuses ou nationales, et conserve une fonction identitaire forte. À travers ses gestes et ses rythmes, le Do Choob transmet des messages de solidarité, de résistance, de paix et de cohésion sociale.

Mohammad Ghafari Azar : Fondateur du style moderne de Do Choob en Iran

Un parcours martial au service de la tradition

Mohammad Ghafari Azar est reconnu comme le fondateur du style contemporain de Do Choob en Iran. Originaire de la région de Sistan-Baloutchistan, il a étudié plusieurs disciplines de combat : boxe, musculation, lutte, judo, et surtout Kung Fu, qu’il a pratiqué pendant plus de 30 ans.

Ses principales fonctions et réalisations :

  • Ceinture noire 9e dan en Kung Fu TOA.
  • Entraîneur principal de la ville de Karaj.
  • Premier entraîneur iranien de l’équipe nationale de Kung Fu TOA.
  • Membre du comité directeur de la Fédération iranienne.
  • Directeur du comité des arbitres de Sanshou en Iran.
  • Formateur national d'arbitres et d'instructeurs.
  • Premier enseignant du style Gogayma en Iran.
  • Arbitre et entraîneur international.
  • Entraîneur en chef de l'équipe envoyée en Azerbaïdjan pour une compétition internationale.
  • Directeur du comité des entraîneurs d’arts martiaux en Iran.
  • Fondateur du style traditionnel Do Choob.

Le Do Choob est bien plus qu’un art martial ou une danse folklorique : c’est une expression complète de l’identité iranienne dans ses dimensions esthétiques, historiques, spirituelles et défensives. Grâce à des figures comme Mohammad Ghafari Azar, ce patrimoine continue à vivre, se transmettre et s’adapter aux besoins du présent tout en honorant les racines anciennes de l’Iran.

Crédit photo : DR